24 mai 2012

En savoir plus sur le secteur humanitaire..



Lu pour vous sur YOUPHIL, "les différents visages de l'engagement humanitaire" , une synthèse intéressante à propos des contextes d'interventions, de l'engagement humanitaire, des problèmes et des difficultés de ce secteur souvent méconnus du grand public, avec, en liens, des articles et des témoignages qui portent un regard sur des questions qui se posent (qui sont les humanitaires ? les risques, la motivation, les relations avec l'Etat, et le témoignage d'une logisticienne de Médecins Sans Frontières....)

Un dossier très complet sur le sujet, qui aborde des problématiques qui dépassent l'aspect statistique ou simplement descriptif !

Pour en savoir plus



14 mai 2012

Du nouveau sur le service civique

Le 6 mars 2012, le décret n°2012-310 relatif à l'aide versée aux organismes d'accueil des jeunes pour l'organisation de la formation civique et citoyenne a enfin été publié. Il a fallu attendre deux ans après le vote de la loi instituant le service civique !

La loi du 10 mars 2010 relative au service civique met en effet à la charge de la structure d’accueil des formations civiques et citoyennes ainsi qu'un accompagnement des jeunes volontaires dans leurs réflexions sur leurs projets d’avenir. Cette obligation devait s’accompagner d’une aide versée aux structures d’accueil.

La mobilisation a fini par porter ses fruits. Le décret du 6 mars prévoit :


  • des formations civiques et citoyennes comprenant l’unité d’enseignement « prévention et secours civique de niveau 1" (PS1)
  • une aide de 100 euros par service civique volontaire quand l’agence du service civique prend en charge la formation PS1 et de 150 euros pour les autres cas

Cette aide sera versée pour les contrats en cours à la date d’entrée en vigueur du décret. Notons toutefois que beaucoup d’associations ont déjà mis en place des formations sans attendre la parution du décret, en mobilisant d’autres ressources. Mais en attendant, nombre de jeunes n’y ont pas eu accès. Ces formations civiques et citoyennes représentent en effet un aspect important du dispositif en contribuant à faire du service civique un engagement enrichissant.
Il appartient maintenant aux acteurs de s’organiser pour mutualiser leurs expériences, capitaliser les bonnes pratiques et participer collectivement à la mise en place d’un service civique de qualité pour en faire une référence et un modèle d'apprentissage de la citoyenneté.

(Source : CPCA - la Voie du mouvement associatif)



03 mai 2012

Le bénévolat des migrants, une voie vers l'intégration ?

L’importance de l’activité bénévole pour l’intégration des migrants paraît une évidence, mais pour diverses raisons, on ne dispose pas de données statistiques. Des obstacles demeurent, qui constituent autant de freins, aussi bien de la part des migrants eux-mêmes que des associations. Un rapide détour par le Canada, et plus particulièrement le Québec, nous offre un bel exemple de la place et du rôle du bénévolat dans la société canadienne (tout comme dans tous les pays de tradition anglo-saxonne), et plus particulièrement pour ce qui est du bénévolat des migrants.

Le bénévolat, inscrit dans la culture canadienne
Environ 50%  des canadiens d’âge adulte pratiquent une activité bénévole. Plus particulièrement au Québec, plus de deux millions de personnes d’âge adulte sont concernés et 48% des jeunes de 15 à 24 ans. En ce qui concerne les « aînés », chaque bénévole de 65 ans ou plus effectue en moyenne 168 heures par an.      

….et passage officiellement recommandé pour une intégration
Concernant les « personnes nouvellement arrivées » (terme utilisé pour désigner les immigrés), les informations fournies sur le site du « Secrétariat à l’action communautaire et aux initiatives sociales » du Gouvernement du Québec indiquent que les étrangers sont presqu’aussi nombreux que les « natifs » à pratiquer le bénévolat, dépassant même ces derniers en nombre d’heures fournies. Ils y consacrent en effet 171 heures par an !
Voir la page "bénévolat" du site du Secrétariat à l'action communautaire

Ce constat est repris par une étude de l’Université Carleton d’Ottawa (étendant le sujet à l’ensemble du Canada) qui fait état d’un taux de 40% de bénévoles parmi les migrants.
Le bénévolat est quasiment un passage obligé pour l’intégration et la recherche d’emploi. Il permet les échanges de compétences, une meilleure connaissance du fonctionnement de la société canadienne, et de ses valeurs, une amélioration de la pratique linguistique ; il favorise un enrichissement réciproque, l'apprentissage de la tolérance, la création de lien social, etc…Le bénévolat est comptabilisé comme expérience professionnelle à l'occasion d'une recherche d'emploi.

Afin de montrer l’importance qu’il y attache et de marquer  officiellement sa volonté politique, le  gouvernement du Québec a édité un dépliant destiné aux migrants, vantant l’intérêt du bénévolat autour des slogans suivants : Vous souhaitez vous intégrer rapidement à la société québécoise ? Vous désirez améliorer vos perspectives d’emploi ? Vous avez envie de mettre vos compétences et votre expérience au service des autres ? Vous rêvez d’appuyer une cause ? L’action bénévole, c’est pour vous ! et, chose intéressante, le dépliant précise que la maîtrise du français n'est pas toujours un préalable !!

La frilosité française
On connaît relativement peu de choses en France sur le bénévolat des migrants. On sait seulement qu’ils interviennent essentiellement dans des associations communautaires et que leur participation commence timidement à se manifester dans d’autres secteurs sociaux, sans que l’on puisse en connaître l’importance numérique pour la raison précisée dans un rapport établi en 2006 à l’initiative du Centre Européen du Volontariat. Celui-ci souligne en effet le « tabou républicain  qui empêche de demander dans les études nationales l’origine ethnique des personnes interrogées, ce qui est un obstacle majeur à une connaissance statistique du phénomène … »   et donc à la définition et l’adaptation de politiques ciblées favorisant le bénévolat des migrants.
Celui-ci n’est abordé qu’à propos des associations communautaires (associations de villages, culturelles, d'aide au développement..) sans pour autant poser une problématique plus générale d’intégration, puisque l'on assiste plutôt à un certain « resserrement communautaire ». Des tentatives d’élargissement existent cependant et l’on trouve quelques immigrés bénévoles dans des associations plus généralistes (médiation, soutien scolaire, prévention/information santé, défense des droits), mais qui s’adressent la plupart du temps à un public issu des mêmes pays d’origine.

Des barrières encore solides
Les barrières rencontrées  sont de divers ordres : frein statutaire (régularisation), linguistique, financier, éducatif et culturel (les associations sont souvent perçues comme des prestataires de services et les migrants comme des publics destinataires de prestations…) De manière générale, il est plus souvent question d’associer des étrangers dans des actions qui les concernent en tant qu’étrangers, plutôt que de promouvoir  et  considérer le bénévolat des migrants comme un facteur important pour leur intégration et leur recherche d’emploi.
Les associations ont donc un rôle important à jouer en suscitant et en facilitant leur intégration parmi leurs bénévoles, non en leur qualité d’étrangers afin d’aider leurs compatriotes, mais avec la volonté de les faire participer à des activités sociales plus généralistes ouvertes à tous publics et de leur donner une occasion d'intégration. Le bénévolat des migrants ne rencontre pourtant aucun obstacle juridique en France

Le projet « Tremplin migrant(e)s »
Le Projet Tremplin Migrant(e)s est un projet initié par l’IRIV (Institut de Recherche et d’Information sur le Volontariat), Autremonde et Femmes Egalité, et soutenu par l’ACSE, la Région Ile de France et le Fonds Social Européen. Il propose de sensibiliser les associations et les migrants à l'engagement bénévole comme vecteur d'intégration sociale et professionnelle. «Son but est de changer les perspectives : les migrants ne sont plus considérés seulement comme un "public" mais comme des acteurs associatifs à part entière. En touchant un public large d'associations, de communes, de réseaux de migrants, le projet  veut insister sur le rôle du bénévolat comme moyen de lutter contre les discriminations dans la société et en particulier auprès des femmes migrantes »
Un portfolio a été réalisé, abordant l'intérêt du bénévolat pour les migrants et identifiant les compétences qu'ils peuvent mettre en oeuvre
Les initiateurs du projet ont déjà organisé courant 2011 des rencontres à Paris, dans la Seine Saint Denis et l'Essonne afin de sensibiliser des publics de migrants à l'intérêt pour eux, de se lancer dans des actions de bénévolat, et inciter les associations à les recruter dans une perspective de cohésion sociale.
Cette action doit se prolonger plus spécifiquement en direction des associations et des structures publiques ou privées chargées du premier accueil des migrants.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la poursuite de ce projet.

En effet, la question revêt une importance cruciale et a toute sa place dans le débat actuel qui a instrumentalisé le problème de l'intégration à des fins électoralistes. Les difficultés d'intégration des immigrés n'en demeurent pas moins une réalité. Les associations ne peuvent-elles pas jouer un rôle allant au-delà de la production et la fourniture de prestations ? Un certain nombre tentent de le faire...

Pour en savoir plus  sur ce projet.