25 mars 2013

Des passeurs de mémoire en service civique !


"Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle"

Nous devons cet aphorisme connu à Amadou Hampâté Bâ, écrivain, historien, philosophe, ethnologue, poète et conteur, né en 1901 à Bandiagara au pays Dogon (Mali), haut lieu d'Histoire et de traditions,  et mort à Abidjan en 1991.
Sans doute  influençée par la tradition orale africaine (que l'on a tendance à généraliser malgré les centaines de milliers de documents écrits témoignant de grandes civilisations), cette vérité n'en a pas moins une portée universelle et signifie, qu'avec ou sans écrit, le passage d'une génération à l'autre,  se fait par la transmission de valeurs et de récits qui permettent de faire vivre le passé, mieux appréhender le présent et ancrer des identités.
 
Dans la tradition ouest-africaine, les griots tenaient une place importante dans la société. Ils connaissaient l'histoire et les hauts faits de leur pays, de leur région, de leur ethnie, histoires léguées par les anciens, de génération en génération. Aujourd'hui, des castes de griots existent toujours. Ils chantent le passé et les traditions ancestrales. Ils demeurent des sortes de "passeurs de mémoire" respectés.

Dans nos pays de tradition écrite, cette fonction n'existe pas. Est-ce pour autant qu'une tradition écrite pourrait remplacer la tradition orale ?

L'Histoire, "l'officielle", nous parvient par les journaux, les livres, les films, les représentations artistiques, la littérature, les reportages ou les documentaires. Mais une mémoire vive faite de témoignages de gens "ordinaires", est , elle aussi, précieuse car elle éclaire et illustre au quotidien l'histoire et la vie des générations qui nous précèdent.

Chaque génération, en effet,  est le témoin d'évènements importants, de changements politiques ou géopolitiques qui bouleversent le cours de l'Histoire, de progrès technologiques d'importance capitale, de découvertes, de faits de société qui ont fait évoluer les mentalités.

On pense aux "Paroles de poilus" (pour la plupart censurées à l'époque) dont la compilation a fait l'objet d'un livre publié en 1998 aux éditions Librio, et qui donne des détails précis et une vision encore aggravée, et sans doute mal connue,  de l'horreur vécue par les soldats de la "grande guerre".

Sans qu'il s'agisse forcément de témoignages relatifs à des faits historiques majeurs, les anciens ont en eux une masse intacte d'informations qui éclairent le passé, le rendent vivant et rapprochent ainsi les générations.  

 
Les "passeurs de mémoire", un projet en direction des aînés.
Les anciens ont beaucoup à nous dire en effet, et c'est à partir de cette constatation qu'est né le projet "passeurs de mémoire" initié par "Unis-Cité" et soutenu par de grands organismes tels que la fondation Orange, la Fondation de France, la fondation RATP, Malakoff Mederic, la CRAM...

Des volontaires du service civique, "passeurs de mémoire" interviennent auprès de personnes âgées isolées ou en maisons de retraite afin d'organiser des animations culturelles ou autres, et surtout, avec leur consentement, recueillir leurs témoignages et les transcrire sur le web, constituant ainsi une bibliothèque virtuelle de la mémoire en ligne

Ces personnes âgées  ont pu vivre de grands évènements (le front populaire,la seconde guerre mondiale, la guerre d'Algérie, le premier homme sur la lune...), avoir  été témoins de grandes avancées technologiques qui nous paraissent "normales" aujourd'hui (les premières émissions de télévision, les disques vinyl, les postes à transistors, les progrès de la médecine, le transport aérien....) ou encore avoir vécu des transformations de la société qui ont changé leur vie (mixité à l'école, droit de vote et travail des femmes, contraception, congés payés et autres avancées sociales...). Comment ont-ils vécu tout cela ? Quel a été leur regard ?

Les témoignages sont, bien sûr, d'un intérêt inégal, classés par thème (enfance et jeunesse, guerre, éducation, progrès, loisirs, amour, famille, métier...), époques, ville., mots-clés...mais ils sont l'occasion, pour les personnes âgées, d'avoir le sentiment (bien réel) de laisser une trace, de transmettre, et pour les jeunes volontaires, de manifester leur respect et leur intérêt pour la génération qui les précède et ainsi recréer ce lien précieux qui manque dans notre société aujourd'hui. Ils comprennent aussi le chemin parcouru et l'apport de chaque génération à la société en écoutant les récits des anciens, des anecdotes révélatrices,  et en les consignant et les diffusant sur le web.

http://www.uniscite.fr/ (le projet)
http://www.passeursdememoire.fr/ (les témoignages en ligne)

08 mars 2013

8 mars......coup de coeur pour 30 femmes qui osent !


AccueilA l'occasion de la journée internationale de la femme, YOUPHIL adresse un "coup de coeur" à des femmes "qui osent" : 10 femmes françaises et 20 femmes, ailleurs dans le monde. Toutes interviennent dans le domaine de l'économie sociale et solidaire
Elles ont fait preuve de compétences ou lancé des projets novateurs d'utilité sociale, la plupart sont inconnues du grand public. Aujourd'hui, c' est l'occasion de les connaître et de leur rendre hommage.

Mon coup de coeur va tout particulièrement aux femmes d'ailleurs, qui, pour la grande majorité d'entre elles, vivent dans des pays où les droits des femmes sont bafoués ou inexistants, où elles sont victimes de violences et où elles doivent décupler leur énergie, leur ténacité et parfois se mettre en danger pour se faire entendre et mener à bien les actions et les projets qui leur tiennent à coeur pour une société meilleure.
 
Les projets qu'elles ont montés, les actions qu'elles mènent, valent la peine d'être connus.

Faites connaissance avec elles, françaises et d'ailleurs, découvrez leurs projets, et spécialement celui d'une collégienne nigériane de 14 ans qui a retenu mon attention....et attisé ma curiosité !