19 avril 2013

A propos de l'aide humanitaire en Haïti...un "coup de gueule" !

On se souvient de l'immense élan  de solidarité internationale manifesté  à l'occasion du séisme qui a dévasté Haïti en quelques minutes en janvier 2010, faisant 230.000 morts, 300.000 blessés  et 1,5 millions de sans abri.
Les Etats, les ONG, les sociétés civiles, ont envoyé ou promis des fonds afin d'aider ce petit pays, l'un des plus pauvres du monde, à se reconstruire et bâtir avec lui les conditions d'un nouveau départ afin qu'il retrouve un peu de dignité, de bien-être, et la place qu'il mérite dans l'espace caraïbéen.
 
YOUPHIL y consacre un dossier à l'occasion de la diffusion sur ARTE  d'un documentaire sur la "reconstruction" d'Haïti

4,191 milliards de dollars ont été promis par les instances internationales, de quoi reconstruire de nombreux quartiers de Port au Prince  (données ARTE)


Qu'en est-il trois ans après ?   

Raoul Peck, cinéaste, président de la FEMIS, ancien ministre de la culture d'Haïti, a enquêté durant deux années et a filmé tous les acteurs de cette aide internationale, de cette "assistance mortelle" , titre qu'il a donné à son film diffusé sur ARTE le 16 avril dernier (peut-être encore visible sur le site d'ARTE  http://videos.arte.tv/fr/videos/assistance-mortelle--7455884.html )

Le bilan est édifiant, désespérant. Haïti ressemble encore à un immense champ de bataille, les bailleurs de fonds préférant construire des logements (souvent inadaptés et loin de la ville) plutôt que d'affecter des sommes suffisantes au déblaiement des gravats (moins médiatique et valorisant pour l'image des bailleurs de fonds et des pays donateurs, alors que c'était la première des priorités avant toute reconstruction). Plus de 300.000 personnes vivent encore dans les rues et 350.000 dans 496 camps.

L'auteur du film, sans citer de noms d'ONG, de manière objective et sans complaisance particulière pour ses compatriotes, décortique tous les aspects de l'aide humanitaire, depuis les positions idéologiques divergentes, les conflits d'intérêts des  bailleurs de fonds, l'incapacité pour les ONG (souvent concurrentes sur les mêmes interventions) de se coordonner, la non prise en compte des spécificités haïtiennes et des besoins des populations (construction de logements, présentés comme "provisoires", sans eau ni électricité)....jusqu'à une ingérence politique à l'occasion de l'élection présidentielle et le déclenchement d'une crise   électorale destinée à éliminer le candidat soutenu par le président sortant jugé trop "critique" ..., sans oublier la condescendance occidentale habituelle, la conviction de savoir mieux que quiconque ce qui convient aux peuples sinistrés.

Il ne met pas en cause les bonnes volontés qui sont incontestables, ni le sérieux de la majorité des ONG, mais il montre les erreurs évidentes commises par la communauté internationale et le fatalisme de certains humanitaires  désabusés, "dépassés".

Plus de 2.000 ONG seraient présentes en Haïti, (chiffre minimum car beaucoup ne sont pas répertoriées) ce qui permettait au journal haïtien "Le matin d'Haïti", daté du 22 juin 2012, de publier un article sous le titre évocateur d' "Haïti, une république d'ONG ?"

Le discours récurrent, selon lequel les haïtiens seraient incapables de s'organiser et ne disposeraient d'aucune structure de nature à "faire face", est ramené à une position plus relative, grâce aux propos pleins d'intelligence et de bon sens de l'ancien premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive. 
Par ailleurs, l'intervention dans les affaires intérieures d'Haïti à l'occasion de l'élection présidentielle, indique bien qu'une partie de la communauté internationale  voyait d'un mauvais oeil  trop d'"ingérence" du gouvernement haïtien dans ses propres affaires !! Le nouveau président, un chanteur populaire, s'avère plus "docile".
Le film fait réfléchir et montre comment l'aide humanitaire peut devenir une "dictature de l'aide", si elle ne manifeste pas, de la part de tous les acteurs, une volonté politique de "travailler ensemble", d'effectuer un partage des compétences et des domaines d'intervention et d'y voir autre chose qu'un "business" ou l'opportunité d'ouverture de marchés ultérieurs (un directeur de Coca-cola présent à une conférence sur Haïti à New-York ! )

Certes, la reconstruction du palais présidentiel n'était peut-être pas une priorité,
mais c'était redonner un peu de dignité à cet Etat, première république noire fondée en 1804 par d'anciens esclaves. Le drapeau haïtien flotte coûte que coûte sur les décombres...
tout un symbole ? (photo Youphil)

Lire l'article de Youphil  et les nombreux liens du dossier, notamment " Haïti, l'impossible reconstruction"

12 avril 2013

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