26 mai 2017

Bénévolat : des initiatives, des idées, de nouvelles dispositions ....

Pour attirer de nouveaux bénévoles...

On reparle du  bénévolat et des aides publiques
Souvenez-vous, dans le département du Haut-Rhin présidé par Eric Straumann, la Justice avait annulé un arrêté qui soumettait le versement du RSA à l'accomplissement de quelques heures de bénévolat. L'interdiction ouvrait cependant la possibilité de contournement en incitant les allocataires à "signer un contrat d'engagement réciproque" (CER), ce qui a été fait dans tout le département du Haut-Rhin. Ceci ne supprime pas le versement du RSA aux allocataires non volontaires, mais beaucoup d'entre eux comprennent l'intérêt qu'un tel contrat présente en vue d'une réinsertion. Leur allocation est alors suspendue en cas de non respect de l'engagement.
- A Ligny en Cambrésis, et toujours sur la base du volontariat, on aide financièrement les jeunes au RSA à passer leur permis de conduire en échange de 7 heures de travail bénévole. On les aide également à obtenir le BAFA en finançant 45% du coût de la formation
- A Neuville en Ferrain (Nord), toujours en direction des allocataires du RSA,la mairie a lancé des "cartes de bénévolat" qui accordent à leurs bénéficiaires, en échange de quelques heures de bénévolat, des tarifs réduits aux manifestations culturelles municipales
- A  Estaires (Nord), des chômeurs travaillent pour leur mairie. L'un d'eux, au RSA, confie "Au moins, on bouge, on se lève pour quelque chose. Pour moi, le RSA c'est de l'assistanat"
- A Chaumes en Retz, la mairie paie une partie du permis de conduire en échange de bénévolat au sein d'associations partenaires.
- A Stains, près de Paris, la municipalité a mis sur pied un programme,  il y a quelques années, en réservant un budget annuel de 99.000 euros (valeur 2017) afin de "favoriser la réussite éducative des jeunes stanois".Moyennant la signature d'un "contrat local étudiant" (CLE), des étudiants reçoivent une aide allant de 1500 à 2500 euros par an, en échange de 40 ou 80 heures de bénévolat réparties sur un an. Pour l'année 2016/2017, 57 étudiants bac+3 ont ainsi bénéficié de cette aide

Associer une aide  publique à l'exécution volontaire de quelques heures de bénévolat est donc une idée qui fait son chemin. Il y a longtemps que la plupart des pays européens ont mis en place des dispositifs similaires, sans que le volontariat soit toujours de mise ! Le dogmatisme, l'idéologie, n'ont pas lieu d'être lorsqu'il s'agit d'œuvrer pour l'insertion, l'intégration ou l'apprentissage de la citoyenneté.

Enfin, une information trouvée au hasard d'une navigation sur le net, nous emmène plus loin vers le Canada, pays où le bénévolat est largement développé et élevé au rang d'une véritable institution. En effet, à partir du 1er juillet prochain, les habitants du Saskatchewan (province de l'Ouest canadien) ne pourront plus, pour des raisons financières évoquées par les autorités de la province,  effectuer de bénévolat auprès d'organismes communautaires en rémunération d'amendes pour excès de vitesse ou stationnement illégal. Cette décision provoque un tollé parmi les associations d'aide aux plus démunis qui ne trouvent pas de volontaires ! Elle supprimerait 15.000 heures de  bénévolat, entraînant pour la banque alimentaire, par exemple, l'obligation de revoir son programme à la baisse.

Une initiative pour susciter des bénévoles
Une autre initiative a retenu mon attention, sans qu'il soit question d'un quelconque accord "donnant donnant".
A Villeneuve d'Asq, deux bénévoles ont créé "HelpAssos", une association qui met en relation des bénévoles de la région avec des associations, à l'occasion d'évènements ponctuels organisés par celles-ci. "On s'est tous déjà dit un jour qu'on voulait faire du bénévolat sans vraiment en avoir le temps...et que de nombreuses associations manquaient parfois de bras pour leurs actions" (François Richaud, président)..."C'est un peu l'idée d'un  bénévolat à la carte" (Isabelle Beaumadier, vice présidente)

Un congé d'engagement
 
Il s'agit d'un congé créé par la loi Egalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017, qui permet à des bénévoles de s'engager davantage en facilitant l'exercice de responsabilités et ainsi de concilier leur engagement avec une vie professionnelle
Pour en savoir plus

Des heures de bénévolat associatif contre des heures de formation
 
Depuis le 1er janvier 2017, le Compte d'Engagement Citoyen, issu de la loi Travail, permet d'inscrire les heures de bénévolat assurées dans une association et de "gagner" ainsi des heures de formation créditées au Compte Personnel de Formation
Petit rappel dans ce dédale administratif cher aux français :
Le Compte Personnel d'Activité (CPA) regroupe, au sein d'un même compte, l'ensemble des droits sociaux de chaque personne afin de sécuriser son parcours professionnel.
Le CPA est constitué :
  • du compte personnel de formation (CPF) ;
  • du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) ;
  • du compte d’engagement citoyen (CEC) destiné à transcrire en droits à la formation les activités bénévoles réalisées dans le secteur associatif reconnu d’utilité publique ou le service civique.
Le compte d’engagement citoyen récemment mis en place, recense les activités bénévoles ou de volontariat (service civique par exemple)de son titulaire. Il permet notamment d’acquérir des heures inscrites sur le compte personnel de formation à raison de l’exercice de ces activités.
La durée minimale varie selon l'activité. Par exemple, six mois continus de service civique ou 200 heures de bénévolat associatif dont 100 heures dans la même association, donnent droit à 20 heures de formation

Mais ce dispositif n'est ouvert, pour le moment, qu'aux volontaires siégeant dans l'organe d'administration ou de direction de l'association. D'après le Ministère du Travail, 100.000 bénévoles devraient ainsi bénéficier du CEC en 2017.
Si l'ONG Planète Urgence salue ce "début de reconnaissance formelle de l'engagement citoyen dans le cadre du travail", bon nombre d'acteurs du secteur associatif déplorent le fait qu'une grande partie des bénévole restent exclus.

Mais selon le gouvernement "couvrir tout le monde, ce n'est tout simplement pas envisageable financièrement"

Affaire à suivre...

Pour ceux que le sujet intéresse, voir le portail internet CPA : https://www.moncompteactivite.gouv.fr/

                                                                          Louise Forestier